Setti LTD : cap sur la Pologne

Pascal Michel

Depuis 15 ans, Pascal Michel domicilie des sociétés françaises en Grande-Bretagne. Aujourd’hui, il se lance sur le marché polonais, via l’ouverture d’un call-center.

En 1996, vous avez décidé de domicilier votre société en Angleterre. Pourquoi ?

Poissonnier depuis 15 ans à Bégard, j’en bavais pour payer mes charges. J’ai rencontré des personnes dont les entreprises étaient domiciliées en Espagne, à Madère, etc. En 1996, j’ai traversé la Manche avec deux autres commerçants. Je savais que la législation anglaise était plus souple vis-à-vis des entreprises. Je ne parlais pas anglais, mais j’ai créé une société : News business service limited. Juste pour payer moins de charges.

Vous avez rencontré quelques difficultés au départ…

En France, aucun comptable ne voulait suivre mes comptes, beaucoup pensaient que c’était frauduleux, alors que c’est légal ! J’ai recruté un comptable, une assistante et Setti LTD est née en 1996. Cette structure, développée au départ pour assurer le suivi de la poissonnerie, a rapidement attiré des questions de nombreux artisans et commerçants.

La BBC est même venue à Bégard pour faire un reportage dans ma poissonnerie. J’ai eu de plus en plus de demandes de sociétés françaises qui voulaient être domiciliées en Grande-Bretagne. Durant plusieurs années, j’ai partagé mon temps entre mon commerce et les bureaux de Setti.

Qui sont vos clients ?

Depuis sa création, Setti LTD a domicilié près de 1.300 TPE françaises en Angleterre, où nous avons un bureau. Des artisans-commerçants, des professions libérales, des grands sportifs, etc.

Nous avons trois catégories de clients : ceux qui souhaitent travailler en Angleterre, ceux qui travaillent en France et les étrangers qui souhaitent implanter leur activité en France.

Quelle est la procédure ?

Elle est simple et rapide. Nous accompagnons le chef d’entreprise jusqu’à l’obtention de son numéro Siret. En une journée, la société anglaise est créée et elle dispose d’un compte bancaire. Un numéro de TVA intracommunautaire est créé. Nous prenons également en charge l’obtention du Kbis. Cela pour 2.000 euros. Après la création, nous allons jusqu’au bilan, via notre structure anglaise, Eurocompta.

Quels sont les avantages ?

Les charges salariales d’une entreprise implantée en France restent les mêmes. Par contre, le gérant ne paie pas de cotisations vieillesse et maladie, pas la CSG, ni l’URSSAF. Et, le taux d’imposition n’est que de 20 % sur les bénéfices.

Vous vous intéressez maintenant à la Pologne…

Effectivement. Il y a deux ans, nous avons créé Assistance Recrutement, une entité destinée à faire venir des intérimaires polonais en France.

Nous mettons en rapport des agences d’intérim polonaises avec des agences françaises. Avec la crise, nous avions stoppé cette activité. Nous l’avons relancée depuis 6 mois avec succès. Grâce à cette implantation en Pologne, nous avons décidé d’y installer un call center. C’est en cours.

En parallèle, nous développons une activité de télésecrétariat et de permanence téléphonique à Saint-Agathon, pour laquelle des recrutements sont prévus cette année.

Nous venons d’investir 100.000 euros dans l’agrandissement de nos locaux et 12.000 euros dans la téléphonie.

Source : Article du Journal des entreprises de février 2011

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